dimanche 30 octobre 2016

Adieu Lulu, Bonjour Lulu !

Je me décide enfin à écrire cet article. J'y suis forcée, je n'arrive plus à tricoter, parce que je n'arrête pas de penser aux boutons.

Je voulais écrire pour vous raconter nos trois semaines de vendanges, entre la côte de Nuits et le Beaujolais. Vous dire tout ce qu'on a travaillé, et comme nous étions fatigués. Vous parler de la paulée, de comme on l'avait bien méritée.

Mais la dernière semaine de vendange a été pour moi plus difficile que n'importe quelle semaine. Ma grand-mère s'est éteinte le lundi soir, pendant que j'étais loin et trop occupée.
Alors j'ai fini ma semaine tant bien que mal, et le vendredi j'ai débauché à midi, lavé mes mains, et je suis allée rejoindre toute ma famille pour dire au-revoir à celle qui etait Mamie Lulu. Elle etait notre pilier à tous, les treize oncles et tantes, les trente cousins et cousines, les conjoints, les compagnes, les copains et copines des uns et des autres. Elle savait les dates d'anniversaire de tout le monde et n'oubliait jamais d'envoyer une carte. Elle tricotait une layette pour chaque bébé. Elle aimait les chouettes et les boutons. Elle en avait toute une collection, dans une boîte, chacun étant unique.

Ça c'était il y a trois semaines. Le jour de la paulée.

Ensuite je suis tombée malade. Une angine la première semaine, puis de la fièvre, énorme, pendant encore dix jours.
Il paraît que c'est normal d'être un peu malade après les vendanges. Ah bien, merci !

Je vais (enfin) mieux, je redescends sur Terre. Je me rends compte que c'est Samhain. Ou à filé le mois d'octobre bon sang ?

Je regarde autour de moi, et je tombe sur cette boîte de boutons. Ces foutus boutons. J'adore les boutons, j'en ai plein, jamais assez. Je ramasse tous ceux que je trouve. Et les boutons de ma Mamie, j'allais parfois les compter avec elle. Les trier. En choisir un, puis un autre, juste parce qu'il était plus joli que son voisin.

Aujourd'hui cette boîte de boutons est ici, chez moi. C'est ce que j'ai demandé pour moi. Et aussi ses aiguilles à tricoter, je suis la seule de toute la famille à aligner des dizaines et des dizaines de mailles.
Du coup c'est à moi désormais de tricoter les layettes pour les bébés de la famille, parce qu'il n'y aura personne d'autre pour le faire.

Vous savez quoi ? Pendant les vendanges, un de mes collègues s'est mis à m'appeler Lulu. Il a trouvé que ça m'allait bien.... Et vous savez quoi ? Ça me plait bien.




2 commentaires:

rachel a dit…

oh bin....toute une vie, elle a eu ta mamie....et tu prends la suite...et c bien....enfin avec plein de boutons !

Anonyme a dit…

Ma grand mère s'appelait Marcelle. Elle m'a élevée jusqu'à l'âge de six ans. J'adorais fouiller dans ses boites à boutons, dans ses restes de laines ou de coton perlé. Elle me laissait faire. C'est elle qui m'a appris à tricoter, m'a acheté mes premiers canevas. J'ai essayé d'apprendre à mes enfants sans trop de succés pour le moment. Vais-je instruire la génération suivante? Mes petits enfants trouveront-ils autant de plaisir à fouiller dans mes stock? En tout cas comme toi j'ai récupéré ses boutons, ses restes de laines, ses aiguilles et ses crochets. Merci pour cet article.